06/09/2014
"L’indigne GPA, commerce humain : nouvelle forme de proxénétisme ?"
"Une fois de plus, notre gouvernement, par la voix de Laurence Rossignol, a tenu à marquer son indignité..." :
Dans L'Humanité des 5-7 septembre, Jean-Pierre Basset, « militant du don du sang », proteste contre la décision de la CEDH condamnant la France à donner la nationalité française aux enfants (de parents français) nés par GPA à l'étranger. Extraits :
<< ...La Cour européenne des droits de l'homme, comme les autres institutions européennes, se prononce ainsi, une nouvelle fois, pour la commercialisation de l'humain... >>
<< ...C'est une nouvelle forme de proxénétisme qui s'inscrit dans la pratique mondialisée des ''mères porteuses'' et dans le développement de l'industrie, mondialisée aussi, de la procréation commerciale assistée (FIV, transferts d'ovocytes, transferts d'embryons... >>
<< ...Il faut bien voir que cette décision s'inscrit dans le contexte de la marchandisation généralisée de l'humain […] Ce plan vise à mettre en place un modèle de développement au sein duquel l'exploitation et la manipulation techno-scientifique du vivant (humain) constituent la source de la productivité économique... >>
<< ...Alignée sur le concept le plus ultralibéral possible, la Commission européenne a annoncé en février 2012 un ''plan stratégique pour une bio-économie durable en Europe ''... >>
<< ...Une fois de plus, notre gouvernement, par la voix de Laurence Rossignol, a tenu à marquer son indignité en déclarant qu'il ''ne contesterait pas les arrêts rendus jeudi par la CEDH''. Il ne faut surtout pas entraver le développement d'une industrie nouvelle... >>
La pression de l'UE est en faveur d'une marchandisation générale de l'humain, souligne L'Humanité : cette marchandisation s'applique donc aussi aux organes, aux tissus, à l'ADN, aux cellules- souches, aux anticorps monoclonaux, aux embryons, au sang et aux dérivés sanguins. Le journal communiste appelle à « une ferme réaction » des organismes de santé, des élus et des donneurs de sang. Une information que vous ne lirez pas dans la presse bien-pensante, si soucieuse de faire croire que l'on peut lutter contre les effets (la déshumanisation) sans lutter contre les causes (le libéralisme)...
00:00 Publié dans Economie- financegestion, Idées, Social, Société | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : sociétal
Commentaires
LE PAPE FRANÇOIS
> Comme quoi le pape François a raison de nous appeler à "sortir" du ghetto-catho pour nouer contact avec tous les hommes de bonne volonté. Dont fait partie visiblement M. Basset.
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Écrit par : Emmeline / | 05/09/2014
PRIORITÉ
> Si vraiment la lutte pour la Culture de Vie est la priorité, ce que je crois, alors elle doit se mener avec tous ceux qui réagissent bien, même si c'est sur un seul point.
Refuser de faire un bout de chemin (dans le domaine de la GPA) avec ce collaborateur de 'l'Humanité' sous prétexte qu'il vote communiste, serait avouer qu'on ne considère pas vraiment la culture de vie comme une priorité.
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Écrit par : M.-H. Tardy / | 05/09/2014
"BIO-ÉCONOMIE" : UN MOT DÉTOURNÉ DE SON SENS
> Le concept de « bio-économie », auquel se réfère la Commission Européenne, est un néologisme inventé par des auteurs acquis aux idées de la décroissance. La sociologue Céline Lafontaine en parle dans son dernier livre. Admirons comme les idéologues ultralibéraux sont rodés dans l’art de subvertir le sens des mots !
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Écrit par : Blaise / | 06/09/2014
BOSSUET
> C'est sur votre site, je crois, que j'ai lu une pensée qui est restée gravée dans ma mémoire : « Dieu se rit de ceux qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes ». Elle me paraît résumer votre propos.
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Écrit par : Jean-Claude Alleaume / | 06/09/2014
CATHOLIQUES : LA FRANCE EST EN RETARD
> S'il faut toujours garder l'espérance vis-à-vis des personnes, et notamment "les brebis perdues de la maison d'Israël" (dont beaucoup se voient eux-mêmes comme des "super-cathos" et - souvent - jugent et condamnent tous ceux qui ne sont pas leurs clones ou ne partagent pas leur suffisance, leurs préjugés, voire leurs codes), la persistance de beaucoup de cathos engagés dans l'apostasie silencieuse qu'est l'idéologie libérale, constitue peut-être une invitation providentielle supplémentaire à se tourner de façon prioritaire vers "les périphéries", comme nous y invite le Saint-Père, à temps et à contre-temps.
Sortir de la "citadelle assiégée" et de la mentalité qui l'accompagne, sortir des paroisses où le Christ a été kidnappé et défiguré, réduit à un "communautarisme" ou un "réflexe identitaire" idolâtres, des paroisses peuplées par des personnes "qui ont de bonnes manières, mais beaucoup de mauvaises habitudes" (dixit textuellement le pape François).
Dans certaines grandes villes, des églises qui sont peut-être archi-combles le dimanche pour le rendez-vous mondain de la semaine, mais définitivement bouchées pour 97% de la population, parmi lesquels beaucoup crèvent de ne pas connaître le Christ et Son Eglise.
A l'invitation de François, vivre "la frontière" comme un lieu de rencontre, un lieu où ériger des ponts, et non des murs ou de nouvelles lignes Maginot.
Aller vivre au milieu des "pécheurs", "car le Christ vit en eux, avec eux" (tjrs. François), et construire un monde plus humain, moins déshumanisé et déshumanisant, sur d'autres bases que celle de la cupidité, qui constitue la petite ou la grande idole de tant de cathos déclarés et (dés)oriente des pans entiers de leur vie concrète.
Tant que cette hypothèque ne sera pas levée, il sera très compliqué de toucher les cœurs droits, habités par une soif de justice et de charité, loin de l'Eglise - forcément ! - mais vivant sans le savoir une démarche de conversion habitée par l'Esprit.
A cet égard, il serait éclairant pour nous-mêmes de nous intéresser bien davantage à ce qui se passe et se vit dans d'autres Eglises voisines, comme en Italie, où un discours social et écologiste radical fait intégralement partie du paysage ecclésial, où un discours simplement logique avec les exigences de l'Evangile - comme sur ce blog - est tout simplement perçu comme "normal" pour une majorité des cathos "mainstream" italiens (cf. notamment Sant'Egidio ou Communion et Libération), là où en France, ils dérangent profondément, sont perçus comme "complètement hors sujet", "très, très méchants", voire constituant un réel danger spirituel pour les diverses communautés.
Un moyen de prendre une distance salutaire avec certains de nos "particularismes", et pouvoir passer au crible des exigences de l'Evangile beaucoup de nos "mauvaises habitudes" qui hypothèquent durablement toute idée de mission et d'évangélisation autre que superficielle ou synonyme de gesticulations sans lendemain.
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Écrit par : jwarren / | 08/09/2014
CE QUI UNIT
> Parce que la GPA est antinaturelle, elle peut amener l'unanimité contre elle.
Car là on n'est pas du tout dans le point de vue, dans l'expérience, il est impossible d'invoquer l'inexpérience, la GPA est immorale car intrinsèquement anti-naturelle (donc aussi pour les couples, homme-femme).
Plus il y a d'insolence, de mépris de la réalité, de délires triomphants, d'hybris prométhéen, plus, par réaction, les rassemblements se font entre gens qui pensaient jusque là que tout les séparait.
il reste encore à voir ce qui nous unit pour pouvoir aller jusqu'au bout de cette réaction et être prêt à changer, à admettre que c'est un tout où tout le monde à sa part.
C'est souvent comme cela en Histoire : quand on croit que tout est foutu, qu'on va être submergé, qu'on n'a plus d'espérance et qu'on ne réagit plus que par discipline, que par principe, que s’enclenche l'effritement de l'ennemi et toujours du fait de son insolence. (on en a déjà parlé sur ce blog).
Mais attention, c'est à peine le début du commencement d'un changement qui va amener le commencement de la fin du premier round.
Et après, il faudra encore rester unis et gagner la paix.
J'en parle comme d'une guerre parce que c'est une.
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Écrit par : e levavasseur / | 08/09/2014
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